L’adolescence

En tant que parents, nous sommes parfois déstabilisés devant nos enfants qui rentrent ou qui sont déjà dans l’adolescence. Nous nous sentons impuissants face à ces changements et nous ne comprenons pas toujours leurs réactions.

J’ai lu quelques livres qui traitent de ce sujet. Je vous propose aujourd’hui non pas un résumé de chacun mais une retranscription de mes notes prises au cours de ces lectures.

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grandirClaude HAMOS, Grandir

L’adolescence est une nouvelle naissance, une phase de mutation. Il s’agit de faire naître en lui l’adulte qu’il doit devenir.

C’est donc une période perturbante car l’ado est encore accroché à l’enfance tout en étant entraîné vers un ailleurs inconnu.

Une dimension importante de l’adolescence que les parents doivent avoir en tête est le désarroi.

Cette épreuve est solitaire et douloureuse car l’ado voit disparaître ses repères. Il ne reconnaît plus rien, ni son corps, ni ses émotions. Son univers change sans qu’il puisse dire en quoi il a changé.

Par ailleurs, une nouvelle donnée apparaît : l’amour sexualisé avec toutes les questions et appréhensions que cela puisse comporter.

Il faut avoir conscience que l’ado a peur :

  • du regard porté sur lui
  • des gestes d’autrui
  • des paroles des autres

Les copains

Les copains sont importants, des « alter-ego » qui traversent la même période (sans forcement en parler entre eux). Il n’est plus dans l’anonymat du collectif quand il est avec ses copains. D’où l’importance pour les parents de ne pas se mêler de ses choix.

Les adultes extérieurs à la famille jouent un rôle important aussi. Du fait que ces personnes soient extérieures, leurs paroles ont un poids important pour l’ado et peuvent donc avoir des conséquences positives ou négatives sur lui. Par exemple, les paroles blessantes d’un professeur ou au contraire les paroles rassurantes d’un copain adulte de la famille.

L’accompagnement des parents

Les parents doivent consentir à ne plus gouverner la vie de leur ado tout en continuant à l’encadrer et à l’accompagner. Il faut accepter de perdre le pouvoir qu’ils exerçaient avant sur l’enfant. Ils doivent trouver un autre mode de présence : rester à ses côtés, continuer à le cadrer tout en lui permettant de se diriger seul sur tous les plans :

  • Par rapport à lui-même : il doit gérer ses activités scolaires, organiser son travail et ses loisirs. Il doit avoir pour cela une conscience claire de ce qui est en jeu.
  • Par rapport aux autres : il doit pouvoir faire dans le domaine amical et amoureux les expériences qui sont nécessaires sans que les parents s’en mêlent. L’ado vit toujours les interventions parentales comme intrusives, infantilisantes voire humiliantes. Les parents doivent expliquer qu’il n’y a pas de chemin sans obstacles, que les rapports humains peuvent être difficiles mais qu’il est capable de s’en débrouiller. Il faut autoriser l’échec en le dédramatisant par avance. « Si l’on ne tente rien, on n’échoue jamais ». Les parents doivent supporter de laisser l’ado libre de ses engagements même s’ils ne leur paraissent pas judicieux et même s’ils doivent l’amener à échouer. L’échec permet de progresser.

Mais la « non intervention » des parents ne signifie pas abandon ou indifférence. Il faut toujours accompagner l’ado en l’écoutant, en le rassurant et en lui faisant relativiser l’épreuve.

  • Par rapport à la société, l’ado doit être encouragé à faire lui même certaines démarches : carte d’identité, renseignement sur une carrière ou aller directement voir des personnes pour résoudre un problème (prof, directeur, etc…). Il faut qu’il prenne conscience de son existence sociale.

C’est aussi la période où l’ado doit développer sa liberté de pensée, de choix et de jugement.

Des limites sont encore et toujours nécessaires. Avoir le droit de penser et de gérer sa vie n’implique pas que l’on puisse tout faire. C’est une période difficile pour les parents car l’ado ne cesse de contester ces limites. Tous les désirs sont légitimes mais tous ne sont pas réalisables. Les limites doivent avoir un sens et être expliquées.

Les parents doivent aussi se soumettre aux mêmes règles de vie sinon l’ado le vit comme une injustice.

Un conflit nécessaire mais douloureux pour les parents qui craignent que leur enfant ne les aime plus car il s’oppose à eux sur tout et les rejette parfois. Il s’agit en fait de l’affirmation de soi car pour devenir adulte il doit vider l’armoire de son enfance (pour un temps) et donc rejeter tout ce qui l’entoure : les idées de ses parents, leur mode éducatif, leur mode de vie…

Il ne faut pas refuser la discussion, l’affrontement. Par contre, les parents n’ont pas pour autant à être harcelés en permanence. Ne pas confondre critique constructive à la démolition systématique.

L’ado doit trouver ses mots, apprendre à parler seul en son nom. Les parents ne doivent plus parler pour leur enfant.

La mort

Une place nouvelle est donnée à la mort. Les parents doivent assister l’ado, l’aider à mettre la mort à sa place, à accepter de vivre avec. Il aura peut-être tendance à l’utiliser comme si elle était la seule solution, la seule issue possible à la souffrance.

Il est important aussi que l’ado ait avoir sa propre intimité.

En conclusion :

« S’ils (les parents) veulent enseigner à leur enfant le respect qu’il leur doit, ce n’est qu’en lui donnant l’exemple de respecter sa personne. Leur enfant en tout cas ne leur « doit » rien. C’est à ses enfants qu’il (ou elle) fera – devenue père ou mère – ce que ses parents ont fait pour lui (ou elle) ». Françoise DOLTO

braconnierAlain BRACONNIER, Être parent aujourd’hui

Selon Alain Braconnier, être parent c’est associer l’amour, le bons sens et la logique.

Il faut apprendre aux enfants à être responsables, capable de comprendre.

Les enfants deviennent de plus en plus exigeants si les parents baissent les bras. Il faut savoir lui résister. Ils ont besoin de face à face.

Pour l’enfant, l’énervement justifié du parent lui fait ressentir l’importance de son opposition, de ses bêtises ou la gravité de sa transgression.

Il faut se donner la chance de convaincre plutôt que de contraindre.

Lorsque le travail pose problème…

Lorsqu’un ado a du mal à se mettre au travail ou traine des pieds, la réplique « C’est de la paresse » est inutile et contre-productive.

Ce réticence au travail peut être s’expliquer par :

  • une difficulté affective liée à une immaturité, une inhibition ou un manque de confiance en soi
  • une difficulté relationnelle qui amène l’enfant à s’opposer à la contrainte demandée par l’adulte, parents ou profs
  • une difficulté liée au système éducatif pour des élèves qui n’avancent pas au même rythme.

Pour les élèves qui réussissaient sans travailler, le collège ou le lycée peuvent les décourager car il faut travailler. Il est alors important de leur apprendre à s’organiser et à travailler plutôt que de les accompagner par des cours particuliers.

Une opposition nécessaire

Chez l’ado, l’opposition est nécessaire pour sa construction, son développement. Sachez tolérer une certaine dose d’opposition tout en expliquant simplement et clairement ce que vous souhaitez.

Éviter les critiques directes sur l’image de l’enfant (« t’es bête ») car cela provoque une réaction d’orgueil qui les fera agir négativement.

Une bonne communication dans une situation d’opposition consiste à expliquer calmement votre point de vue, en restant ferme sans être agressif, à éviter le conflit et de ne pas oublier de le valoriser sur ce qu’il fait de bien.

Savoir le féliciter pour le domaine où il réussit : ses qualités humaines, sons sens de l’observation, ses activités extra-scolaires.

L’autonomie ne se donne pas, elle se conquiert.

Problème d’endormissement

Lorsqu’un ado a des problèmes à s’endormir, c’est qu’il ne trouve pas la source de tranquillité qui lui permet de s’endormir, son point de relâchement. Il faut en discuter avec lui pour essayer de savoir d’où vient son inquiétude.

L’enfant doit sentir de temps en temps que tout n’est pas acquis, que l’amour des parents n’est pas inconditionnel, qu’il doit le mériter.

Il faut valoriser son enfant sans le survaloriser.

qu est ce que l adolescenceQu’est-ce que l’adolescence ? Éditions sciences humaines

L’adolescence est le temps des métamorphoses. Ce n’est pas un état mais un passage, une transition entre l’enfance et l’âge adulte. Ce passage est fait de doutes, de mal-être, de moments de repli sur soi, de désarroi et parfois de désespoir. Mais c’est aussi un appétit de vivre et de curiosité.

Au cours de sa métamorphose, l’ado doit accepter son corps sexué, rompre les liens de dépendance à ses parents, se projeter dans l’avenir et maitriser ses émotions et affects.

Pour les parents, il faut savoir protéger, aimer, comprendre et parfois punir son enfant. Les adultes ne doivent pas s’effacer.

Pour l’enfant, l’adolescence revient à se poser la question : comment manifester mon existence et que cette existence soit reconnue ?

Les classes de 4ème et 3ème sont cruciales car c’est le moment où apparaissent des préoccupations : remise en question de la société, questionnement sur Dieu…

Bonne nouvelles : 90% des ados vont biens. Ils sont casse-pieds mais ils vont biens !

Selon, Patrice HUERRE, le phénomène pubertaire chez l’ado existe depuis longtemps mais aujourd’hui le terme adolescence est chargé de représentations négatives : c’est l’âge de tous les risques, un temps de crise, de désordre. Par ailleurs, il y a une excitation créée par la société sur l’adolescence. Il y a aujourd’hui une urgence à grandir qui fait sauter les étapes nécessaires à l’apprentissage progressif. Certains parlent de pré-adolescence mais cela n’existe pas. Avant de devenir ado, les enfants sont des enfants et ils font les considérer ainsi et pas autrement.

Modifications corporelles :

Croissance de 25 cm pour les garçons entre 12 et 16 ans.

Pilosité vers 13 ans.

1ère éjaculation vers 14-15 ans.

L’entrée au collège coïncide avec de grands changements pour l’ado :

croissance et puberté :

  • des transformations corporelles incessantes : le corps devient source de préoccupations et d’angoisses. Pour conjurer cette impression d’étrangeté, l’ado va essayer des styles, des looks différents.
  • Un autre élément identitaire : sa chambre. Elle devient une extension de son corps. Les parents ne doivent pas rentrer dans son nouvel univers.
  • Apparition des premiers signes de sexualisation : pudeur croissante et regard différent sur les parents.

> L’ado doit abandonner les modèles parentaux. Les parents ont peur de voir leur enfant ne pas réussir scolairement, peur des mauvaises fréquentations, drogues, violences… Il faut trouver un équilibre pour chacun : laisser l’ado s’autonomiser tout en laissant aux parents la possibilité de le surveiller de loin.

Ce qui est en jeu durant les années collèges, c’est la structuration de la personnalité, la quête de soi.

Côté parent : affronter l’adolescence revient à supporter la perte de son enfant. L’entrée dans l’adolescence dévoile la place prise par l’enfant dans la vie des parents.

Vers 13 ans, l’enfant accède à l’abstraction, découvre une capacité à avoir sa propre pensée.

La scolarisation est souvent perçue comme une contrainte et les limites posées sont parfois mal ressenties.

L’important chez les lycéens, c’est le style ! La musique est la pratique culturelle des ados sans oublier les jeux vidéo pour les garçons ou les Smartphones.

On demande aux élèves (dès le collège) de choisir une orientation alors qu’ils sont précisément en pleine phase de métamorphose et de doutes sur eux-mêmes.

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